Histoire

Publié le 7 Janvier 2018

 

Au commencement il y a le vide, mon vide. A qui d'autre ? 

Non, avant le vide, il y a l'attente. Je dis "Je continue à attendre un train qui a dérayé depuis longtemps" et je rêve, et je me lasse de rêver. Ces rêves que le quotidien grignote, englouti dans une triste torpeur. 

J'ai quatorze ans et comme les adolescentes de cet âge, je suis un peu perdue. J'ai le mot Asphyxie sur les lèvres et dans la tête, j'écris sur des prisons, des abîmes et des remparts, je suis emmurée dans une mélancolie sans fin et j'écris des mots sur les murs. J'écris "je suis lourde de vide".

Je découvre comme le regard des autres peut brûler, je découvre dans leurs yeux ma fragilité incommensurable. J'ai quatorze ans et j'aspire à plus grand que moi, surement que mes rêves sont trop lourds à porter, sûrement que mon exigence envers la vie est trop impossible à satisfaire. Je cherche la profondeur et je ne rencontre qu'apparences, superficialités, 

Tout est vain et je pleure. J'ai besoin d'amour, je pense. J'écris "Je me sens mal. Traversée par une force qui m'écrase et qui creuse en moi. Fait-elle son nid pour toujours...?

J'ignore à quel point l'engrenage est alors déclenché.

J'appelle à l'aide en silence, j'inscris ma douleur sur ma chair.

<< J'essaie de m'accrocher aux choses, aux gens, je préfère m'attacher à en avoir mal, m'agripper à des clous, à des couteaux, je préfère encore souffrir pour une raison que pour un vide trop silencieux, trop douloureux, mais je n'attrape que des poussières, rien ne me tire en avant, mes mains passent au travers des corps et des lieux, même les pensées m'échappent, tout est creux les âmes sont vides et je tombe en arrière >>

2014, j'ai seize ans et je pleure dans la rue sans savoir pourquoi.

 

 

Rédigé par Tic

Publié dans #souvenir

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L
Ton texte est très beau
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T
merci beaucoup !